Je souscris évidemment à chacun de vos propos. Vous avez raison de placer votre question sous le signe des droits de l'enfant ; en effet, notre action tendra à protéger non seulement la République, mais aussi tout simplement ces droits. Le parallèle entre les deux est justifié : depuis 1881, la République, au moyen de son école, consolide ses propres fondements, tout en affermissant les droits de l'enfant.
Depuis le début de la législature, vous avez déjà accompli une oeuvre importante : vous avez voté l'instruction obligatoire à 3 ans et accompagné le dédoublement des classes de CP et de CE1, ainsi maintenant que des classes de grande section de maternelle. Cette mesure concerne 320 000 enfants par an. Elle est très concrète et revêt un caractère profondément social ; elle participe donc à la protection de l'enfant.
Quand on examine les débats parlementaires de 1882, on s'aperçoit que l'instruction à domicile est finalement envisagée comme une forme d'exception, accompagnée de mesures visant à protéger les droits de l'enfant. Aujourd'hui, nous ne sommes plus en situation d'assurer cette protection ; trop d'enfants sont conduits vers l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme, toutes sortes de dangers qui peuvent les guetter.