Vous avez parfaitement raison : à quelques jours du congrès des pompiers, ces questions se posent – elles se posent tous les jours. La République soutient les forces de l'ordre, dont bien sûr les pompiers, qu'ils soient volontaires ou professionnels, civils ou militaires. De par leur fonction, ils interviennent dans des circonstances déjà dramatiques ; ils sont confrontés à la misère, à la détresse, aux difficultés humaines. Parfois – souvent désormais – , ils sont aussi confrontés à des agressions, tout à fait inacceptables, qu'elles soient orales ou physiques. Parfois, ces agressions blessent et tuent.
Dès le lendemain de ma nomination, j'ai rendu visite aux sapeurs-pompiers. Depuis quatre mois que je suis ministre de l'intérieur, sous l'autorité de M. le Premier ministre, j'ai eu l'occasion plusieurs fois de porter plainte – j'agis ainsi systématiquement, pas simplement pour aider le pompier blessé ou agressé, mais pour déposer plainte au nom de l'État contre les personnes qui ne respectent manifestement pas le b. a-ba de la civilité, de la République et de ses valeurs.
J'ai donc accepté, en accord avec les sapeurs-pompiers et toutes leurs organisations syndicales, que j'ai longuement reçues, d'accentuer la protection que nous leur devons. Je me rendrai au congrès national, comme le Président de la République.
Les mesures concernent d'abord la protection fonctionnelle, pour les aider, en particulier juridiquement, lorsqu'ils rencontrent des difficultés et doivent faire valoir leurs droits.
Deuxièmement, je donnerai une instruction aux préfets, pour organiser de manière méthodique, dans chacun des territoires de la République, la protection des forces de l'ordre, des policiers ou des gendarmes lorsqu'ils doivent intervenir. À Rillieux-la-Pape, cette protection a fonctionné : le camion de sapeurs-pompiers est passé au commissariat avant d'aller éteindre un incendie de véhicules.
Troisièmement, la loi autorisera – si vous la votez – les caméras-piétons ainsi que celles installées sur les véhicules afin d'aider la justice à mieux condamner les fauteurs de trouble.