Au fond, ce texte nous permet de discuter de notre regard sur ce qu'est et doit être un musée. Et au travers des restitutions, c'est la question de la transmission, notamment aux jeunesses africaines, qui se pose, ainsi que celle de la réconciliation avec une histoire complexe et qui est encore vive pour un certain nombre de nos concitoyens et d'afrodescendants.
Le projet de loi constitue également l'opportunité, cela a été dit, de faire confiance à ces pays. J'estime en effet qu'en 2020 la question de la confiance doit être posée. Mais nous ne pouvons pas évaluer les conditions d'accueil du Bénin et du Sénégal seulement à l'aune de nos propres standards. Il est évident que nous avons des exigences, mais il faut savoir que le regard sur la fonction et l'identité d'un musée en Afrique est très différent du nôtre.
Il y a de cela quelques jours, nous avons célébré la mort de Jacques Chirac, qui avait eu l'audace et le courage de défendre un projet de musée innovant, lequel ne correspondait pas exactement avec l'idée que l'on pouvait se faire d'un tel lieu au XVIIIe ou au XIXe siècle.
Je serai très sourcilleux et rigoureux pour que les conditions d'accueil de ces pays soient les meilleures possibles. Mais dans la mesure où les jeunesses africaines nous disent également qu'elles ressentent un profond besoin d'identité, il nous faut changer la manière dont nous concevons un musée dans les territoires africains.