Le débat est rendu difficile par le format même de la proposition de loi, trop réduit pour embrasser l'ensemble des sujets – vous venez vous-même de le relever, monsieur le rapporteur – et par la manière dont la journée s'est déroulée : nous serons incapables d'aborder tout ce qui est prévu dans le temps très limité qui nous reste ce soir.
Quant à l'expression « bien-être animal », employée dans l'exposé des motifs, est-elle vraiment appropriée ? Ne conviendrait-il pas plutôt de parler de « condition animale » ?
Il nous paraît particulièrement délicat de traiter dans un même texte de la capture et du trafic d'animaux sauvages à des fins purement mercantiles et de l'élevage vertueux des animaux dans nos fermes. On ne peut pas non plus comparer à de telles tortures les pratiques de chasse qui ont encore cours – c'est heureux – dans notre pays. Héritées de traditions ancestrales, elles contribuent à la maîtrise de l'homme sur la nature et sur l'environnement et à la régulation des espèces. De même, on ne peut pas mettre sur le même plan les zoos, où l'on cherche à préserver des espèces, et des lieux où l'on ne cherche que la mort des animaux.
Deux éléments manquent dans cette proposition de loi.
D'une part, il convient d'affirmer pour commencer que l'homme doit pouvoir maîtriser les animaux et qu'étant omnivore, il doit pouvoir manger de la viande. Cette affirmation liminaire ne serait pas une insulte ; son absence, au contraire, rend le débat particulièrement difficile.
D'autre part, si nous voulons mener le débat à son terme – ce que ne permettra pas, je l'ai dit, l'examen de la proposition de loi – , il faut aussi s'interroger sur l'origine et les pratiques de ceux qui dénoncent des faits – dont je ne nie pas l'irrégularité et la violence – observés dans certains élevages. Lesdites pratiques sont parfaitement illégales et condamnables…