Pour ce qui est du débat de fond, j'ai une conviction simple : l'espèce humaine n'a pas vocation à disparaître derrière la nature et ne peut pas vivre sans faire vivre la nature. Depuis la nuit des temps, l'espèce humaine essaie de s'adapter à l'évolution naturelle et se sert de la nature pour survivre, comme toutes les autres espèces.
Madame la secrétaire d'État, nous n'aurons pas le temps de discuter de l'ensemble du texte et il me semble que le débat est biaisé : vous êtes chargée d'un sujet essentiel, celui de la biodiversité ; quant à celui du bien-être animal, posé par notre collègue Villani, il est partagé, je pense, sur tous les bancs. Or les deux ne sauraient être déconnectés l'un de l'autre. Ce qui me surprend, ou plutôt ce qui me décevrait, c'est que le Gouvernement ne prenne pas ses responsabilités.
Les interventions successives, dont celle de mon collègue Thierry Benoit, l'ont montré : pourquoi les visons et pourquoi les vaches ? Pourquoi telle espèce et pas telle autre ? C'est le rapport de l'homme à la nature et de la nature à l'homme qui est posé. Comme l'un de nos collègues l'a très bien souligné, il suppose une réflexion plus globale que la proposition de loi ne permettra pas d'aborder en trois quarts d'heure. Je souhaiterais que le Gouvernement, au lieu d'accepter simplement une proposition de loi, engage cette réflexion globale. Tel est le rôle de l'État : proposer une stratégie et emmener la nation.