Le groupe Socialistes et apparentés partage pleinement l'analyse du budget qui a été faite par M. Coquerel, et nous voterons la motion de rejet préalable.
Nous considérons, nous aussi, que le budget pour 2021 et le plan de relance qui va avec sont complètement déséquilibrés du point de vue du rapport entre politique de l'offre et politique de la demande. La politique de l'offre est bien trop accentuée : elle est synonyme de dette et certainement, dans un avenir proche, d'austérité budgétaire, laquelle entraînera l'affaiblissement des services publics et le basculement de nombre de nos concitoyens dans la pauvreté.
De plus, les effets de la politique de l'offre sont souvent décalés. Ils ne se feront sentir qu'en 2021 et en 2022, alors que nous avons besoin d'une politique d'urgence à effet immédiat. Une politique de la demande correspondrait mieux aux attentes sociales de la jeunesse et du million de personnes qui sont tombées dans la pauvreté, ainsi qu'à celles des petites et moyennes entreprises qui attendent un regain du pouvoir d'achat des consommateurs pour remplir leur carnet de commandes.
Permettez-moi de revenir ici sur la question des contreparties à la politique de l'offre. Vous proposez une baisse des impôts de production ; celle-ci a sûrement ses vertus en termes de compétitivité-coût, mais elle concerne plutôt les grandes entreprises et les entreprises tournées vers l'exportation.