Nous aurons l'occasion de les développer plus tard au cours de la discussion générale, mais le groupe Écologie démocratie solidarité a, lui aussi, beaucoup de critiques à faire sur le projet de loi de finances, dont certaines rejoignent celles de la France insoumise.
La principale d'entre elles est que la baisse des impôts de production ne constitue en rien une mesure d'urgence. Elle était, au contraire, demandée de longue date par le patronat français, notamment par l'AFEP – Association française des entreprises privées – et le MEDEF – Mouvement des entreprises de France. C'est une mesure de compétitivité à long terme, peut-être, mais en aucun cas une mesure d'urgence. Par ailleurs, elle manque en partie sa cible, puisqu'elle oublie très clairement les TPE et les PME. Pour cette raison, nous avons beaucoup de critiques à faire, mais aussi beaucoup de propositions pour affiner le dispositif.
Le PLF manque également sa cible en matière de transition énergétique et écologique. Vous le savez, le groupe EDS a de fortes ambitions dans ce domaine, notamment au regard des conclusions de la convention citoyenne pour le climat, et le contenu du texte est une grande déception par rapport aux annonces qui avaient été faites par le Président de la République
Enfin, une troisième déception touche au volet social. La crise sanitaire a donné lieu à une crise économique qui se traduit d'ores et déjà par une crise sociale, avec l'augmentation sans précédent du nombre d'allocataires du RSA et le basculement de nombreuses personnes en situation de précarité vers la pauvreté. Là aussi, nous considérons qu'il y a un manque. Vous avez ciblé votre action sur la politique de l'offre, et vous le dites clairement. Pour notre part, nous considérons qu'il fallait mieux équilibrer le projet de loi de finances, en incluant une politique de la demande plus importante, et pas uniquement à travers le chômage partiel. En effet, certaines personnes ne sont pas employées, ou ne le sont plus : il fallait prévoir d'autres prestations, notamment pour les plus précaires.
Cela étant, nous préférons discuter de ce projet de loi de finances et l'amender. Nous ne voterons donc pas la motion de rejet préalable.