Avant la crise, la France était déjà championne d'Europe des dépenses publiques, à 54 % du PIB. Avant la crise, nous avions déjà un déficit trois fois plus élevé que la moyenne de la zone euro, à 3 % du PIB. Avant la crise, notre dette atteignait déjà les 100 % du PIB.
Faute d'assainissement des finances publiques et de réformes de fond, il n'est pas étonnant que nous subissions si fortement la crise, et ce texte n'apporte malheureusement aucune des réponses attendues en la matière. La réforme des retraites semble être oubliée, les promesses de campagne se sont envolées, notamment celles relatives à la maîtrise des effectifs de la fonction publique. L'objectif de réduction de 50 000 postes, déjà réduit à 10 500, ne sera même pas tenu. Le Gouvernement ne prévoit que 157 suppressions de postes pour l'année 2021 – nous pourrions presque indiquer lesquels dans le cadre de ce PLF ! Où est le courage ? Ou sont passées vos promesses ?
Le chiffre de 100 milliards d'euros matraqué à tout-va par le Gouvernement ressemble plus à un argumentaire de communication qu'à un projet d'avenir. En décortiquant ce chiffre, on s'aperçoit que 15 milliards d'euros ont déjà été votés dans le troisième projet de loi de finances rectificative ; que sur les 100 milliards d'euros invoqués par le Gouvernement, seuls 36 milliards d'euros figurent effectivement dans le texte budgétaire, au sein d'une mission spécifique ; enfin, que seuls 42 milliards d'euros seront effectivement dépensés d'ici à la fin de l'année 2021.
Tout cela ne vaut d'ailleurs que si cet argent est effectivement dépensé, et rien n'est moins sûr compte tenu de la complexité de ce plan de relance – sans parler du centralisme qui le caractérise, avec même la mise en place de sous-préfets à la relance, alors que vous promettiez de faire confiance aux territoires.