J'aimerais compléter ce qui vient d'être dit. J'ai commencé à travailler le 1er septembre 1992 au ministère des finances, dans l'équipe qui établissait les prévisions de croissance. Nous avions prévu, pour 1993, une croissance de 2,6 %. Mais quelques semaines plus tard est survenu le référendum sur le traité de Maastricht, et vous vous rappelez les événements : les taux qui montent au plafond, la croissance qui part en capilotade. Résultat : une croissance négative de 1 %.
Cela fait vingt-huit ans, et ce débat est encore un marronnier qui revient chaque année : la prévision de croissance doit-elle plutôt s'établir à 2,2 % ou à 2,3 %, celle du déficit à tant ou tant ? L'incertitude est aujourd'hui à un niveau historique : en 2020, nous serons peut-être entre -5 % et -10 %, et je me garderai bien d'être plus précis pour cette année comme pour l'année prochaine.
Cela signifie-t-il qu'il ne faudrait rien faire ? Certainement pas.