Je vais vous citer un économiste libéral, Patrick Artus, chef économiste de Natixis. Le 9 octobre, il a publié une note dans laquelle il explique que la BCE – la Banque centrale européenne – « conservera ces titres des dettes publiques sur son bilan, ne les revendra pas, et les renouvellera à l'échéance. Cette dette publique détenue par la BCE est donc gratuite pour les États [… ] et non remboursable [… ]. Il est donc tout à fait erroné de dire que la dette publique devra être remboursée », contrairement à ce que vous affirmez. Patrick Artus conseille même aux gouvernements, tant que la BCE monétisera les dettes publiques, de réaliser très vite les investissements publics qu'ils jugent nécessaires. C'est un néolibéral qui vous le dit !
Il serait préférable que – comme nous en avons fait la proposition – la BCE prête directement aux États, pour ne pas être soumis à un revirement des marchés en matière de taux d'intérêt, et cela même si aujourd'hui, tout le monde aime prêter aux États, tout simplement parce que nous ne sommes pas en faillite, comme l'a dit hier notre rapporteur dans le Journal du dimanche et contrairement à ce que vous avez affirmé pendant des années.