Monsieur le Premier ministre, dans l'affaire de l'OPA de Veolia sur Suez, c'est l'intérêt général qui est en cause : on parle ici de la gestion de l'eau et des déchets en France, d'un outil dont nous aurons impérativement besoin pour engager la bifurcation écologique. L'eau est un bien commun, qui ne devrait pas faire l'objet d'une guerre entre actionnaires.
Si cette OPA était menée à son terme, nous pourrions craindre un scandale du même type que celui des autoroutes : des prix à la hausse et un démantèlement de Suez pour satisfaire les exigences de la concurrence, avec à la clé, plus de 4 000 emplois menacés. Les Français n'ont aucun intérêt à la constitution d'un monopole privé en la matière.
Mais ma question, monsieur le Premier ministre, porte surtout sur les mensonges du Gouvernement et votre duplicité dans cette affaire où nous voyons une trahison, un scandale d'État ! Je vous le demande solennellement, cessez de nous prendre pour des imbéciles ! Vous ne ferez croire à personne qu'en France, une entreprise peut lancer une OPA hostile contre Suez, où l'État est totalement engagé, sans que celui-ci ait donné, d'une manière ou d'une autre, son feu vert à cette funeste opération.