L'année où j'ai passé le concours de médecine, nous étions 3 700 médecins formés par an en France. Ce chiffre est désormais de plus de 9 000 et je souhaite qu'il y en ait demain encore davantage pour combler les trous, en ville comme à l'hôpital – mais cela prend du temps.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, il faut beaucoup de temps pour former un infirmier en service de réanimation, cela ne se fait évidemment pas en six mois. Cependant, les hôpitaux – je ne parle pas du Gouvernement – ne se sont pas tourné les pouces et ont engagé des programmes de formation express, notamment sur simulateur, comme je l'ai vu dans le territoire de Belfort et à Grenoble la semaine dernière. Sept cent cinquante infirmières ont été formées pour prêter main-forte pour la seule Île-de-France. Ça compte, et c'est important.
Vous avez raison, monsieur le député, d'évoquer un enjeu en termes de ressources humaines, avec des soignants fatigués et mobilisés, et avec notre volonté de ne pas annuler ou retarder des soins qui n'ont rien à voir avec le covid, mais qui sont essentiels pour la santé des Français. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous luttons le plus farouchement possible et avec le plus grande rigueur contre la circulation de ce virus, afin de ne pas nous trouver dans une situation de catastrophe qui nous obligerait à nouveau à déprogrammer tous les soins dans les hôpitaux pour orienter toutes les ressources vers les lits de réanimation.
Le 15 avril dernier, au coeur de la tempête, le nombre de lits de réanimation a atteint le chiffre de 10 700. Nous avons désormais 12 000 respirateurs et des médicaments de réanimation pour soigner jusqu'à 29 000 malades – certes pas même temps, car vous imaginez bien que nous n'aurions pas les lits pour cela. Nous appelons toutes les bonnes volontés et les soignants à venir renforcer les effectifs et à se préparer dans l'hypothèse de cette deuxième vague. Je le répète, cela doit faire l'objet d'un consensus national très fort. Face à cette vague, nous sommes tous dans le même bateau.