Je ne pense pas souffrir les mêmes critiques, justement parce que j'éviterai la caricature. Pour venir au secours de Mme Trastour-Isnart, je rappelle qu'à l'origine de ce débat, nous avons parlé du fond. Or, en vous écoutant attentivement, monsieur le rapporteur général, j'ai perçu que votre sensibilité vous amenait à interroger les liens entre le patrimoine et la transmission des inégalités. Ce sujet, qui participe d'une problématique pertinente, révèle une vraie divergence entre la partie droite et la partie gauche de l'hémicycle. Je dois dire que je suis déçue d'entendre l'expression « ces gens-là », qui oppose des catégories de Français.
Je partage pleinement les propos de ma collègue : beaucoup de familles, notamment de commerçants ou d'artisans, ont travaillé très dur dans les années 1970 pour que leurs enfants aient une meilleure vie que la leur. Ils voulaient leur transmettre de quoi rendre leurs débuts dans la vie moins difficiles que ceux qu'ils avaient connus. Je crois qu'on ne peut pas juger cette attitude ; nous ne devons pas nous attaquer aux inégalités en fustigeant la logique qu'ils ont adoptée sur deux ou trois générations. Je ne dénonce pas vos arguments quand j'emploie le mot « fustiger », néanmoins je constate une profonde différence entre nos positions. Selon moi, le combat contre les inégalités suppose d'encourager le travail, sans pointer du doigt « ces gens-là » ; il faut s'interroger sur les causes des inégalités à l'origine, pour éviter qu'elles ne se reproduisent. J'ai voulu exprimer mon soutien aux arguments de ma collègue, parce que vos propos, monsieur le rapporteur général, ont suscité chez moi les mêmes réactions – et je vous ai écouté attentivement.