Monsieur Huyghe, votre vision du sujet est quelque peu binaire : à vous entendre, on considère soit que l'héritage est le malheur de chacun d'entre nous, soit qu'il est la valeur familiale centrale ; en un mot, on serait soit totalement pour, soit totalement contre. Vous me reprochez d'avoir été d'accord avec M. Corbière et avec vous, mais nous parlons là de fiscalité. Je respecte totalement le travail de chacun : il est tout à fait normal, après une vie de travail, de souhaiter transmettre un patrimoine à ses enfants pour qu'ils aient, comme l'a très justement dit Mme Bonnivard, une meilleure vie que soi. Mais le système fiscal français des successions et des donations est favorable à la transmission et crée, au fur et à mesure, des inégalités de destin : j'assume cette idée avec laquelle on n'est pas obligé d'être d'accord. Cela ne veut pas dire que je suis contre la famille, le travail et l'effort que l'on fournit soi-même pour élever ses enfants. Nous avons tous notre histoire familiale, et je suis sûr que chacun d'entre nous ici peut dire qu'il a pu s'élever à un moment grâce au travail d'un parent ou d'un grand-parent.