… selon l'expression de son inventeur, James Tobin. Cette fameuse TTF, bon nombre d'économistes de renom partagent l'idée qu'elle permettrait de financer, au moins en partie, la crise actuelle. Indolore pour le contribuable européen, elle reçoit, au-delà de la position allemande, l'assentiment appuyé d'un nombre croissant de parlementaires tant nationaux qu'européens – et, soit dit en passant, de citoyens français. Si je vous en parle, c'est parce qu'en rapportant jusqu'à 50 milliards d'euros par an, elle permettrait de rembourser le plan de relance européen tout en augmentant les plafonds du prochain CFP.
Enfin, de manière plus générale, il me semble essentiel que l'Union européenne se dote de ressources propres à la hauteur de ses ambitions.
Mais allons au-delà de ces considérations relatives à la consolidation budgétaire : face à la crise démocratique et sanitaire que traverse l'Europe, je suis convaincu qu'il faut ancrer en priorité ce débat dans l'espace démocratique national. Lors de chaque crise, l'Europe a su faire preuve d'une solidarité tangible. Alors que nous sommes confrontés à une montée de l'individualisme, du communautarisme et du nationalisme, alors que les attentes des citoyens à l'égard de l'Europe grandissent, il est indéniable que l'action européenne menée par le Président de la République, en répondant à un besoin d'incarnation, a apporté beaucoup de nouveautés sur le fond : jamais un Président de la République n'avait impulsé pareille dynamique.