Comme chaque année, nous examinons la contribution française au budget de l'Union européenne, dans un exercice particulier : selon moi, il s'apparente toujours plus à un constat qu'à un débat. Ainsi, nous entérinons chaque année un prélèvement sur recettes calculé en appliquant de savantes formules et négocié parfois plusieurs années auparavant.
Au-delà de cette discussion annuelle, souvent technique et aride, c'est depuis trois ans son caractère exceptionnel qui m'interpelle. J'emploie l'adjectif « exceptionnel » au sens propre : au fond, c'est l'une des très rares occasions que nous avons, dans l'hémicycle, de nous pencher avec sérieux sur les questions européennes.
La semaine dernière, nous avons examiné la première partie du projet de budget pour 2021. Plusieurs articles figurant dans le texte du Gouvernement consistent à mettre en oeuvre des décisions européennes. Au cours des débats, plusieurs centaines d'amendements d'origine parlementaire ont été rejetés, au motif souvent avéré qu'ils contrevenaient au droit européen.