Je vous ai souvent entendu dire, monsieur le secrétaire d'État, que l'Europe, c'est du concret pour nos concitoyens. Je partage votre avis et votre conviction que c'est pour le meilleur que notre Union agit. Cela dit, force est de constater que ce n'est pas assez de concret pour que notre Assemblée, du moins, se penche sur ces questions en détail.
La seconde réalité, c'est que le rôle de l'Assemblée nationale dans le processus de délibération européen est limité – pour employer une litote. À ma connaissance, aucun des parlements des vingt-six autres États membres de l'Union ne s'« automarginalise » autant que le nôtre en ce qui concerne les décisions prises à Bruxelles. Je ne formule pas ici une remarque partisane ni une critique du fonctionnement de l'Union européenne. Fervent Européen, je me désole d'une réalité que ceux qui ne partagent aucune de mes convictions en la matière sont susceptibles de ressentir eux aussi.
Il y a quelques semaines, nous nous désolions ensemble, monsieur le secrétaire d'État, que les médias aient accordé une importance très faible voire nulle au discours sur l'État de l'Union de la présidente von der Leyen.