Intervention de Lise Magnier

Séance en hémicycle du lundi 19 octobre 2020 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Article 31 et débat sur le prélèvement européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLise Magnier :

Au nom du groupe Agir ensemble, je tiens à exprimer toutes nos condoléances à la famille et aux proches de M. Samuel Paty, comme je tiens à exprimer notre profonde reconnaissance à tous les enseignants de France, qui inculquent à nos enfants les valeurs et les libertés fondamentales de la République, pour qu'ils en deviennent des citoyens épanouis et libres. Je tiens également à rendre hommage aux forces de l'ordre qui, ont su réagir et qui oeuvrent, chaque jour, à notre protection face aux terroristes.

Malgré l'effroi qui nous a saisis, nous devons évidemment poursuivre nos travaux. Comme chaque année, il appartient au Parlement français de débattre du prélèvement opéré sur les recettes de l'État au profit du budget de l'Union européenne. En pleine crise sanitaire et économique, nationale, européenne et mondiale, ce débat est encore plus important que les autres années. L'article 31 du projet de loi de finances pour 2021 évalue le prélèvement à 26,9 milliards d'euros, soit une hausse de 5,4 milliards par rapport à la loi de finances initiale pour 2020. Nous connaissons tous les causes de cette augmentation : un Brexit qui n'en finit plus, une crise économique dont nous saisissons à peine l'ampleur, enfin l'accord trouvé par le Conseil européen des 17 au 21 juillet dernier au sujet du cadre financier pluriannuel 2021-2027 et ses implications concernant le plan de relance.

À long terme, l'évolution de la contribution française au budget européen est étroitement liée à la réflexion sur les ressources propres de l'Union européenne, rendue indispensable par la nécessité de rembourser le plan de relance. L'effort inédit de solidarité financière consenti par l'Union en vue de ce plan de relance, dont la France est le troisième bénéficiaire, nous offre en effet une occasion historique de dépasser le raisonnement en termes de contribution nette. Il nous faudra manifestement envisager une révision en profondeur du financement du budget de l'Union. Les débats de haut niveau qui ont nourri le dernier Conseil européen en date, celui des 15 et 16 octobre, doivent nous permettre d'approfondir le sujet.

En attendant, les membres du groupe Agir ensemble, Européens convaincus, considèrent qu'il nous appartient de confronter nos compatriotes à la réalité de ce qu'apporte l'Union européenne à leur quotidien. Malheureusement, cette contribution est trop souvent ignorée ou, pire, brocardée. L'Union se trouve à un tournant : alors qu'un Brexit sans accord devient de plus en plus probable et que la crise sanitaire ne semble pas près de s'arrêter, nous avons plus que jamais la responsabilité de rappeler l'importance de l'Union dans notre vie. Jacques Lacan disait : « Le réel, c'est quand on se cogne. » Il faut montrer ce que l'Europe fait pour nous, dans nos territoires.

Dans la circonscription d'Agnès Firmin Le Bodo, l'Union européenne a participé au financement du tramway du Havre et contribué pour 25 millions d'euros, sur 125 millions, à celui de la chatière du port du Havre, équipement portuaire primordial, très attendu, en vue d'un meilleur accès fluvial de Port 2000.

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