Cette année est exceptionnelle à bien des égards, notamment pour notre relation à l'Europe – objet de notre discussion cet après-midi – , qui, dans le budget de l'État, se traduit chaque année par 16 à 22 milliards d'euros de prélèvement sur recettes.
Pour 2021, comme cela a été dit, le montant du prélèvement sera de 26,8 milliards d'euros : notre plus forte contribution au budget européen depuis la création de l'Union. Nous devrons ainsi verser 5,4 milliards d'euros de plus que le montant que nous avions adopté dans le projet de loi de finances pour 2020. Sur ces 5,4 milliards, 2 milliards découlent du retrait du Royaume-Uni, qui était, avec l'Allemagne, la France et l'Italie, l'un des quatre principaux contributeurs nets ; 1,6 milliard d'euros sont liés à une hausse des dépenses de l'Europe ; 700 millions correspondent enfin aux rabais que le Président de la République et la chancelière allemande ont dû accepter pour que les pays dits « frugaux » consentent au plan de relance. Nous pouvons bien nous l'avouer entre nous : ces 700 millions ne sont pas glorieux, loin de là.
Dans cet hémicycle, certains, à l'extrême droite, d'autres, plus à gauche, seront tentés de prendre prétexte de ces hausses pour fustiger à nouveau l'Europe, …