Cette baisse des crédits du programme 134 rejoint malheureusement un ensemble de décisions du Gouvernement qui nourrissent la fracture entre nos territoires, parmi lesquelles : la menace qui pèse sur les dotations aux collectivités territoriales ; la suppression brutale des emplois aidés auxquels avaient recours les petites communes et les associations génératrices d'économie ; la hausse de la fiscalité du diesel sur les cinq prochaines années, sachant que ce carburant est surtout utilisé par les 60 % de Français qui vivent dans la France périphérique et sont donc contraints à l'automobilité, sans oublier les flottes d'entreprises.
Si l'on considère l'action globale du Gouvernement en matière d'économie, il y a, là encore, des raisons de s'inquiéter pour l'emploi et pour la compétitivité de nos entreprises. Ainsi, la baisse du taux de CICE, de 7 % à 6 % en 2018, va immanquablement augmenter le coût du travail et rendre nos entreprises moins compétitives face à la concurrence internationale. De même, la baisse des crédits alloués à la recherche industrielle, sur laquelle je vous ai déjà plusieurs fois alerté, monsieur le ministre, n'est pas de bon augure pour l'innovation française. Et grâce à vous, avec la suppression du régime social des indépendants – RSI – , ou plus précisément la suppression de l'interlocuteur social unique, les indépendants auront toujours autant de problèmes de recouvrement de leurs cotisations, mais avec de multiples guichets ! Ainsi, loin de simplifier un système à bout de souffle, le Gouvernement crée une usine à gaz qui ne pourra que compliquer la vie des travailleurs indépendants.
Enfin, je constate le manque d'ambition s'agissant du commerce international, alors que notre balance commerciale est en déficit croissant.
Pour l'ensemble de ces raisons et parce que nous avons une vision d'ensemble sur votre action en matière d'économie, notre groupe ne pourra pas voter en faveur des crédits de la mission « Économie ».