Les amendements nos 607 , 609 et 611 visent le même objectif : soutenir le secteur du bâtiment dans les territoires d'outre-mer.
Permettez-moi de vous donner quelques chiffres précis à titre d'information : en 2019, la filière réunionnaise du BTP a connu sa plus mauvaise année depuis plus de vingt ans et perdu les deux tiers de ses effectifs ; la moitié de ses entreprises ont aujourd'hui disparu, pour l'essentiel en raison d'une insuffisante consommation de la ligne budgétaire unique – LBU. Dans les entreprises, les compétences s'amenuisent. La crise liée au covid-19 n'a fait qu'achever les quelques structures qui résistaient encore.
Afin d'aider les petites entreprises de dix à trente salariés qui survivent à passer les années 2020 et 2021, nous vous demandons d'alléger le coût du travail dans le PLFSS pour 2021, ce qui permettrait au plan logement outre-mer – PLOM – de se déployer en 2020, 2021 et 2022, puisque des entreprises seront en capacité de répondre aux marchés publics et aux appels d'offres, et que les investissements de CDC – Caisse des dépôts et consignations – Habitat et d'Action logement pourront remplir leur rôle. Une telle mesure permettrait également d'atteindre l'objectif que le Gouvernement a lui-même fixé de 3 000 à 4 000 logements construits par an à la Réunion.
Si aucun effort n'est consenti pour les entreprises du BTP, nous devrons, au moment de construire ces logements, recourir à des entreprises européennes ou à des entreprises françaises délocalisées, qui interviendront pour des opérations ponctuelles et limitées, soit un effet nul en matière de création d'emplois et d'entretien des logements. On le voit, le BTP est un écosystème.
Monsieur le ministre délégué, la discussion est-elle encore possible au sujet de l'accompagnement des entreprises du BTP ? Il y va de la mise en oeuvre des programmes que vous avez vous-même engagés, en particulier du PLOM et du plan de relance dans les territoires d'outre-mer.