Cet amendement a pour but de sauver le monde du transport maritime et en particulier le principal armateur français, Brittany Ferries. Formidable aventure que celle de cette compagnie : fondée par des paysans bretons dans le but d'exporter leurs produits vers la Grande-Bretagne, devenue aujourd'hui le premier armateur français et le gardien de nombreux emplois non seulement en Bretagne mais aussi en Normandie et dans d'autres régions.
Cet armement vit essentiellement du transport de voyageurs transmanche qui, du fait de la pandémie, s'est clos : en raison des exigences sanitaires, les Britanniques – 85 % du chiffre d'affaires passagers – ne viennent plus en France. Conséquence : c'est l'effondrement du chiffre d'affaires. Il faut accompagner cette compagnie.
Jusqu'à présent, l'État lui a garanti ses emprunts à hauteur de 117 millions. Certes, un tel montant compte, mais c'est la formule banale, appliquée à de très nombreuses entreprises. Nous, en Bretagne, constatons que l'État a aidé massivement, à coups de milliards, le leader français du transport aérien, Air France, et le premier fabricant d'automobiles, Renault, alors qu'il est extrêmement chiche à l'égard du premier armateur français, qui joue pourtant un rôle régional majeur. Même si demain cela va mieux pour Brittany Ferries, il est clair que la compagnie ne sera pas en mesure de rembourser une dette de 117 millions. Il faut donc prendre aussi des mesures d'une autre nature.
La mesure que je propose, comme d'ailleurs dans son amendement mon collègue Le Gac, lui aussi mobilisé sur cette question, est très simple : elle consiste à ce que la France se mette aux normes européennes en matière de charges sociales. Depuis la loi Leroy de 2016, il n'y a plus de charges patronales dans ce secteur ; il faut que dans notre pays, comme dans la plupart des autres pays européens, il n'y ait pas non plus de charges salariales, ce qui nous permettra au moins d'être à leur niveau en termes de compétitivité.