Monsieur le ministre, vous ne méconnaissez évidemment pas la situation, mais l'heure n'est plus aux rapports. La situation de la santé mentale dans notre pays est devenue une véritable urgence nationale. La fondation FondaMental estime à 12,5 millions le nombre de Français atteints, à un titre ou à un autre, d'une maladie mentale et évalue le coût annuel pour notre système de santé à près de 109 milliards d'euros – sachant que la crise sanitaire est passée par là et qu'elle n'a fait qu'aggraver les choses.
À l'hôpital Henri Mondor de Créteil, il y a de cela encore quelques semaines, deux lits aux urgences étaient réservés à des patients atteints de troubles psychiatriques. Désormais, ces deux lits sont consacrés à des patients souffrant du covid-19. Cela peut ne pas apparaître choquant, mais de nombreux patients non-atteints du covid-19 se trouvent actuellement en situation de glissement, s'agissant de leur santé mentale, et les choses vont continuer de s'aggraver au cours des mois à venir.
Non, l'heure n'est plus aux rapports, mais à l'élaboration d'un véritable plan d'urgence national pour la psychiatrie. On ne peut plus accepter que son financement soit entre les mains des ARS et que celles-ci puissent, d'un département à l'autre, différer les dépenses. Il est plus qu'urgent d'agir !