Monsieur le ministre, il y a quelques instants, vous avez failli vous énerver en nous présentant, avec passion et fougue, tout l'intérêt et toute l'attention que vous portez à la télémédecine. Vous nous avez notamment indiqué que pendant la crise sanitaire, les téléconsultations ont été multipliées par plus de cent. Mais vous auriez dû préciser, monsieur le ministre, que derrière chaque caméra, chaque ordinateur, il y avait un médecin – le plus souvent, un médecin de ville – , et que la médecine de ville a aussi fonctionné de manière considérable pendant la crise sanitaire.
Alors pourquoi, dans le cadre de l'article 33, renvoyer à des délais indécents la revalorisation de la rémunération des médecins de ville, généralistes comme spécialistes, dont certains actes n'ont parfois pas été revalorisés depuis au moins quinze ans ? Pourquoi cette situation, pourquoi ce deux poids, deux mesures ? Pourquoi la reconnaissance de la nation serait-elle à géométrie variable, la reconnaissance des professionnels libéraux n'étant pas à la hauteur de celle, justifiée, accordée aux salariés du secteur public hospitalier ?
J'ajoute que, parmi ceux que vous n'aimez pas que l'on appelle les « oubliés du Ségur », il y a notamment tous les personnels, des cabinets médicaux mais aussi des centres de santé, qu'ils soient municipaux ou associatifs : alors qu'ils ont travaillé d'arrache-pied pendant toute la crise sanitaire, l'ensemble des revalorisations salariales, aujourd'hui, leur échappent.
Ma seule question, monsieur le ministre, est : pourquoi ?