Il nous faut tirer les conséquences de la crise sanitaire que nous venons de traverser. Les territoires ne sont pas tous égaux face à l'accès aux soins, et le suivi des pathologies se fait avec beaucoup de difficultés dans certaines régions. Les communes rurales sont les plus touchées, mais les périphéries des grandes villes le sont également.
On compte 193 médecins généralistes pour 100 000 habitants dans l'Hérault, seulement 145 en Franche-Comté, 243 à Paris et seulement 115 en outre-mer. C'est aussi dans les déserts médicaux que se trouvent les populations les plus pauvres et, par conséquent, les plus sujettes aux problèmes de santé. Face à la désertification médicale, aux délais de rendez-vous scandaleusement longs et à la pénurie de spécialistes, la majorité a mis en place des mesures incitatives, alors que les mesures de ce type ont toutes échoué jusqu'à aujourd'hui.
À l'inverse, les mesures de régulation des installations sont très efficaces, comme le révélait la commission d'enquête sur l'accès aux soins, qui a évalué les effets de cette mesure pour les pharmaciens, les sages-femmes, les infirmiers et les masseurs-kinésithérapeutes. Le conventionnement pour les sages-femmes a par exemple permis de ramener, entre 2010 et 2016, la part des installations en zones surdotées de 28 % à seulement 10 %. Qu'attendons-nous pour mettre également en place une mesure de conventionnement sélectif pour les médecins ? C'est ce que nous proposons avec cet amendement, qui vise à ce que les médecins libéraux ne puissent pas s'installer dans les zones où la densité de médecins serait déjà élevée.