Je ne voulais pas évoquer les pressions exercées par certains laboratoires ou par le LEEM – Les Entreprises du médicament – , car ce n'est pas la question. Toutefois, M. Bazin a fait clairement référence à la situation du laboratoire Abbott. En effet, celui-ci serait en grande difficulté si l'on autorisait les pharmaciens à substituer des biosimilaires à l'un des médicaments qu'il produit, car il n'a pas anticipé qu'il y aurait un jour des substituts à ce médicament. Eh oui !
Depuis 2017, monsieur le ministre, l'ANSM indique clairement que l'interchangeabilité est possible. L'enjeu est important : nous avons la possibilité de réaliser une économie d'au moins 600 millions d'euros. Ce qui est possible à l'hôpital doit l'être aussi en médecine de ville ; nous le pensons tous.
Je regrette que nous repoussions la décision d'un an supplémentaire, alors que nous avons engagé le débat à ce sujet il y a deux ans et que nous l'avons poursuivi l'année dernière. Nous n'avons toujours pas progressé. C'est très dommage, car il est possible de le faire, vous le savez. L'objectif fixé n'est pas atteint : 25 % de substitution en début de traitement, ce n'est pas suffisant pour réaliser des économies. Nous savons pourtant que le danger est inexistant et que les médicaments biosimilaires sont tout aussi efficaces.
Je reprends l'exemple que j'ai donné en commission : en juillet dernier, une insuline s'est trouvée en rupture de stock. Qu'aurait-on proposé aux patients s'il n'y avait pas eu de produit biosimilaire ? Les pharmaciens ont assumé leur responsabilité en délivrant le médicament biosimilaire à la place du médicament princeps, qui était en rupture de stock. Cet exemple montre qu'il faut rendre ces substitutions possibles.