En septembre 2018, le Président de la République a pris un engagement fort auprès des agriculteurs de Martinique et de Guadeloupe : « Nous avancerons sur la reconnaissance de maladies professionnelles liées à l'exposition à la chlordécone. » Depuis, le dossier a peu avancé. Nous avons entendu parler d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail – ANSES – , mais sa publication a été repoussée une fois encore – elle est désormais annoncée pour début 2021… Le quinquennat d'Emmanuel Macron est entré dans sa dernière phase et les chances de voir se concrétiser cette promesse présidentielle s'éloignent. Or nous ne pouvons plus attendre ; il faut agir. Les Martiniquais et les Guadeloupéens souffrent depuis des décennies. Ce n'est plus l'heure de leur donner de l'espoir et de les payer de mots : ils attendent des actes.
En attendant des mesures ambitieuses, nécessaires et attendues, pour reconnaître les maladies professionnelles liées à l'exposition à la chlordécone, le présent amendement – dont mes collègues du groupe de la Gauche démocrate et républicaine sont cosignataires et, parmi eux, Jean-Philippe Nilor – vise à autoriser, à titre expérimental, la mise en place, sous l'égide de l'ARS, d'une campagne de surveillance médicale centrée sur les agriculteurs martiniquais, retraités ou non. Il va dans le sens de la recommandation n° 10 de l'évaluation du troisième plan chlordécone publié en février 2020, qui juge que la surveillance médicale des travailleurs agricoles a été « laissée trop longtemps en quasi-déshérence ».