Mais nous devons aussi le contraindre au dialogue dehors, avec les chercheurs et les médecins, bien sûr, mais aussi avec les psychologues, les épidémiologistes, les historiens, et surtout avec les associations, les syndicats, les étudiants, les soignants, les restaurateurs. Chaque semaine, pour chaque mesure prise, nous devrions assister à ce dialogue. Qu'il empoigne toute la société, qu'il l'embarque, qu'il la gouverne ! Non à ces mesures qu'on cache puis qu'on dévoile, qui tombent d'en haut – de tout en haut – , d'un coup, soudainement, brutalement.
Ce n'est pas un service que vous rendez au Gouvernement en lui signant ce chèque en blanc. Vous l'autorisez à poursuivre dans la solitude, dans l'improvisation, dans la surdité, dans le monologue, dans l'urgence – avec, certes, une apparence de force, celle du chêne qui ne plie pas mais qui, d'un coup, peut rompre. Ce n'est pas un service car, avec cette solitude, vous aurez bientôt une rupture sur vos mesures, une cassure dans le pays. Ce n'est pas un service car, bientôt, vos mesures ne paraîtront plus acceptables et elles ne seront plus acceptées. Dans l'intérêt du Gouvernement, dans l'intérêt de la gestion de la crise, vous auriez intérêt à ne pas recourir à l'état d'urgence sanitaire et à venir dialoguer à l'Assemblée, mais aussi avec les chercheurs et avec les Français.