Intervention de Benoit Potterie

Séance en hémicycle du lundi 26 octobre 2020 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenoit Potterie :

Nous examinons ce budget de la recherche, de l'enseignement supérieur et de la vie étudiante dans un contexte très particulier, celui de la crise sanitaire mais celui aussi d'un effort inédit en faveur de la recherche et de l'innovation. Cet effort se situe dans le prolongement du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche que nous avons adopté le mois dernier en première lecture.

La LPPR sera une véritable avancée, qui donnera de la visibilité à nos universités et organismes de recherche, et contribuera ainsi à accroître notre attractivité. Elle prévoit notamment un renforcement des moyens affectés à la recherche, qui trouve une traduction concrète dans le budget pour 2021.

En 2021, le budget du ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation progresse de 600 millions d'euros, montant qui s'inscrit dans un mouvement de hausse continue depuis 2017. En 2021, les crédits de paiement atteindront près de 24 milliards d'euros, soit une progression de 8 % en trois ans.

À cela s'ajoutent les moyens du plan de relance et ceux du quatrième programme d'investissements d'avenir. Le plan de relance consacre en effet 400 millions d'euros supplémentaires à la recherche, en donnant à l'Agence nationale de la recherche une force de frappe plus forte pour financer des appels à projets. Ces nouveaux moyens consolideront et renforceront une filière qui peut compter sur de nombreux atouts.

Le projet de budget pour 2021 traduit aussi la revalorisation très attendue des salaires des chercheurs et des personnels de l'enseignement supérieur. Nous saluons à ce titre l'accord conclu le 12 octobre entre le Gouvernement et les partenaires sociaux : 650 millions d'euros seront débloqués pour renforcer les salaires des chercheurs et plus largement des 250 000 personnels techniques et documentalistes concernés.

Ce projet de budget est également celui d'un effort majeur en faveur de la vie étudiante. Pas moins de 100 millions d'euros supplémentaires seront investis dans la revalorisation des bourses et dans le financement du ticket universitaire à 1 euro pour les élèves boursiers.

Le groupe Agir ensemble se réjouit que le Gouvernement ait pris en compte les difficultés rencontrées par des milliers d'étudiants en situation de précarité. La précarité a été fortement aggravée par la crise, puisque les mesures de distanciation sociale comme les fermetures administratives ont limité l'offre de jobs étudiants. Le confinement a été synonyme de difficultés financières pour les trois quarts des jeunes. Pour la moitié d'entre eux, avoir une alimentation saine et équilibrée n'a pas été possible entre mars et juin 2020. Dans ce contexte, le financement du repas universitaire à 1 euro, proposé depuis la rentrée 2020 à l'ensemble des étudiants boursiers sur critères sociaux, est une mesure de santé publique que nous saluons.

La revalorisation des bourses à hauteur de 1,2 % à la rentrée 2020 et le gel des droits d'inscription acquittés par les étudiants non boursiers constituent d'autres mesures fortes en faveur du pouvoir d'achat des étudiants.

Nous devons aussi prendre en compte les inquiétudes légitimes des étudiants face à un futur incertain et faire tout notre possible pour ne pas laisser les jeunes au bord du chemin. Le groupe Agir ensemble salue donc la mise en oeuvre du plan « un jeune, une solution », qui permettra d'accompagner les jeunes de 16 à 25 ans en sortie de crise, grâce notamment à des aides au recrutement et à un plan de formation ambitieux, centré principalement sur les filières et métiers en tension.

L'objectif, dans la continuité de la loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants, est de ne laisser aucun jeune sans solution et de permettre à tous d'acquérir une formation supplémentaire s'ils rencontrent des difficultés d'insertion sur le marché du travail.

Notre responsabilité ne se limite pas à cet accompagnement au quotidien ; elle est aussi de préparer l'avenir. C'est pourquoi nous nous réjouissons des moyens mis à disposition de notre recherche et de nos étudiants, qui s'inscrivent dans une dynamique ambitieuse pour la prochaine décennie. Ces moyens sont indispensables à notre futur. Il est urgent de revaloriser les métiers de la recherche pour donner envie à nos jeunes de s'y investir et d'être les acteurs de notre devenir industriel et économique. Si nous voulons innover et relocaliser, il nous faut des compétences.

Ces observations faites, je vous invite, à voter pour les crédits de la mission « Recherche et enseignement supérieur ».

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