Depuis le début de l'épidémie de covid-19, la recherche et l'enseignement supérieur ont été et sont encore mis à rude épreuve. C'est vers les chercheurs que nous nous sommes tournés dès l'apparition de ce virus inconnu et c'est sur eux que reposent tous nos espoirs de trouver un traitement ou un vaccin. S'il le fallait, cette crise nous a rappelé l'importance du dialogue entre la société et la science, mais également la nécessité de soutenir une recherche forte et ambitieuse, grâce à des financements conséquents et pérennes.
Dans un tel contexte, le projet de loi de programmation de la recherche était particulièrement attendu, afin de remédier au sous-investissement chronique du secteur et de se donner enfin les moyens d'atteindre l'objectif vers lequel la France doit tendre depuis la stratégie de Lisbonne définie en 2000 : consacrer 3 % de son PIB à la recherche. Lors de son examen à l'Assemblée nationale, le mois dernier, le groupe Libertés et territoires n'a pas caché sa déception à l'égard de ce texte qui, s'il consacre des moyens conséquents et promet des revalorisations salariales attendues, propose une montée en charge des financements bien trop lente. Les principaux efforts financiers sont prévus à la fin de la période qui s'étend jusqu'à 2030, soit trois quinquennats !
Or le projet de loi de finances pour 2021 défend, sans surprise, les mêmes ambitions et la même vision ; nous le regrettons. Oui, les crédits augmentent ; ils n'augmentent d'ailleurs pas uniquement dans la mission qui nous concerne maintenant, mais également au travers des missions « Plan de relance » et « Investissements d'avenir ». Au passage, cet éclatement complique grandement notre compréhension du budget.
Si notre groupe salue l'augmentation constante des crédits, il ne partage pas nécessairement les priorités du Gouvernement. Encore une fois, c'est principalement l'Agence nationale de la recherche qui en bénéficie, à hauteur de 400 millions : c'est donc bien le système des appels à projets qui est favorisé, au détriment de financements pérennes et récurrents, c'est-à-dire d'une recherche à long terme. Oui, nous avons besoin de financements soutenus et permanents dans différents champs prioritaires de la recherche, en matière de transition environnementale par exemple, pour trouver des solutions utiles, notamment aux agriculteurs.
C'est vrai aussi en matière de santé. À cet égard, je songe particulièrement aux recherches sur les maladies infectieuses et vectorielles, qui ont longtemps été mises de côté, car peu investies par les industriels…