Il s'agit d'un amendement d'appel qui vise à encourager le gouvernement à supprimer les quotas de réussite au baccalauréat pour créer un véritable diplôme représentatif d'un niveau scolaire.
Les chiffres sont explicites, tous baccalauréats confondus : en 1980, le taux de réussite était de 64,1 % ; en 1990, de 73,4 % ; en 2000, de 79,8 %, avec une augmentation constante depuis cette année-là, pour arriver à une moyenne de 82,3 %. Du fait de ce taux de réussite extrêmement élevé, les filières universitaires sont saturées. La France ne peut pas promettre à tous les lycéens que l'université est faite pour eux, les chiffres suivants disent le contraire : 27,5 % des étudiants inscrits pour la première fois à l'université en 2012-2013 en sont sortis diplômés d'une licence en 2015 ; en 2014-2015, seuls 40,1 % ont réussi leur première année de licence.
Au demeurant, les taux de réussite au bac exceptionnels ne font que retarder le problème : tant d'étudiants veulent entrer à l'université qu'ils trouvent un deuxième goulot d'étranglement à l'entrée en master. Depuis l'entrée en vigueur de la sélection à l'entrée en master, en 2017, de plus en plus d'étudiants éconduits engagent des recours contentieux devant les tribunaux administratifs. Les saisines des rectorats, première étape avant le recours contentieux, ont bondi de 126 % en cette rentrée universitaire, notamment dans les filières de droit, de psychologie et de sciences de la vie : alors qu'ils n'étaient que 5 200 à se tourner vers leur recteur en 2019, 11 800 étudiants l'ont saisi cette année, et seules 2 500 demandes d'admission ont finalement été acceptées par les universités.
Dès lors, il est urgent d'instaurer un nouveau système d'entrée à l'université, qui permettrait à la France de rehausser sa place dans le classement mondial. En 2019, aucune université française n'appartient au « top 10 » des meilleures universités dans le monde.