Alors que s'ouvre la séquence de l'examen de la seconde partie du projet de loi de finances, je vais vous annoncer quelles sont nos intentions.
Au printemps dernier, on a confiné tout le monde, notamment la jeunesse, pour protéger les personnes âgées. Cet automne, tout le monde, notamment la jeunesse, subit le couvre-feu. Et qui va payer le prix de cette crise ? Qui, d'après les sondages, nourrit le plus l'angoisse de ne pas pouvoir payer son loyer, de ne pas trouver d'emploi ? La jeunesse.
Dans le train, ce matin, je me trouvais aux côtés de Yann – il n'y avait pas de place, nous étions collés les uns aux autres, même en période de covid. Yann suit un stage à Paris jusqu'à la mi-novembre, après quoi il ne sait pas ce qu'il va devenir : devra-t-il rendre son logement, retourner chez ses parents ? Il s'est tourné vers moi pour lui trouver du boulot, mais il y a peu de chances que j'y parvienne.
Emmanuel Macron, le 14 juillet, avait déclaré : « la jeunesse doit être la priorité de cette relance ». À l'arrivée, comme le montre le magazine Challenges, ils auront 150 euros et c'est tout : une aumône ! Le plan de relance devrait être un plan d'espérance, et la première espérance devrait être non seulement de gagner sa vie, mais aussi de lui donner un sens, de trouver sa place en dehors de la guerre des places à l'université, décrite par les journaux. Chez moi, par exemple, Alexandra témoigne : « Je voulais devenir infirmière, et je me retrouve en fac d'art. » Nos universités étaient déjà blindées, alors avec 96 % de réussite au bac, c'est encore pire… Cela va jusqu'à des grèves de la faim, vous le savez. Un père a raconté : « Mon fils avait demandé une licence scientifique pour s'orienter ensuite en médecine, mais ses dix voeux ont été refusés. En tant que père, je ne peux pas continuer à le voir se désespérer sans réagir. »
C'est pourquoi nous demandons l'ouverture de 100 000 places à l'université.