Pour les étudiants, le logement représente le premier poste de dépense ; ils y consacrent souvent la moitié de leurs maigres revenus. Seuls 7 % des étudiants sont actuellement hébergés dans un logement social et, dans de nombreux cas, il s'agit de bâtiments qui n'ont pas été réhabilités depuis vingt, trente, quarante, voire cinquante ans, pour ceux datant des années 1960. Des articles en attestent. Pendant le confinement, des étudiants – notamment à l'université de Lille – se sont retrouvés dans des logements de neuf mètres carrés, qu'ils ont décrits comme des prisons sans barreaux. Ils ont ainsi vécu dans quelques mètres carrés remplis de cafards, dans des chambres souffrant d'humidité, de moisissures, d'un manque d'isolation, avec des trous et des plinthes décollées, des radiateurs en panne. Cassée, la porte du rez-de-chaussée s'ouvre sans clé ni code, les sanitaires sont condamnés à tous les étages du bâtiment et seulement deux toilettes et deux douches restent disponibles pour 150 personnes.
En l'occurrence, l'argument selon lequel on a du mal à trouver du foncier est inopérant. Il s'agit de consacrer de l'argent afin d'assurer des conditions de vie dignes aux étudiants.
Et oui, comme l'a dit M. Taché, il convient de lancer une construction massive de logements étudiants, pour que ce champ de dépense pénalise beaucoup moins leur budget et que davantage d'entre eux n'aient pas à exercer un boulot en plus de leurs études.