Nous sommes bien d'accord avec vous, monsieur le rapporteur : ce n'est pas un amendement qui devrait permettre de créer l'allocation d'autonomie pour la jeunesse, mais bien un projet du Gouvernement ! Seulement, où est-il, ce projet ? Il est inexistant ! Ce que vous proposez, ce sont des miettes, des aumônes ; c'est pourtant dans un moment comme celui-ci, où la jeunesse est en train de s'en prendre plein la tronche, qu'il faudrait instaurer un minimum jeunesse !
Nous vivons une épreuve. La jeunesse, en particulier, vit une épreuve. Or, la force de notre pays dans des épreuves comme celle-ci, c'est bien de s'appuyer dessus pour se grandir et faire grandir le sens de la justice.
Que s'est-il passé après la Seconde guerre mondiale, qui est probablement l'une des plus terribles épreuves que nous ayons vécues ? Un vaste plan de sécurité sociale a été instauré en faveur de la vieillesse. Et à ce moment-là, c'est bien en passant d'une solidarité familiale à l'idée d'une solidarité sociale et nationale que, pour la première fois depuis des millénaires, « vieillesse » n'a plus signifié « pauvreté ».
Ce que nous avons fait en 1945 pour la vieillesse, nous devrions le faire aujourd'hui pour la jeunesse. Nous devrions passer d'une solidarité familiale – certaines familles ont les moyens d'aider leurs enfants, d'autres non – , à une solidarité sociale, puis nationale. La majorité politique est à 18 ans ; la majorité pénale est à 18 ans ; pourquoi la majorité sociale ne serait-elle pas à 18 ans ?