En France, au cours des quatorze dernières années, le niveau de vie des jeunes a augmenté de 67 euros et celui des plus de 65 ans de 2 900 euros. Le taux de pauvreté des jeunes est aujourd'hui très nettement supérieur à celui du reste de la population, accusant un écart de plus de 10 points. Dans ce contexte, la crise du covid-19 est un révélateur et un accélérateur. Ne pas combler, pendant cette période, ce fossé déjà ouvert et qui va s'élargir encore, c'est commettre une grave erreur à l'égard de notre jeunesse, à l'égard du futur et à l'égard du pays. L'un des outils permettant de réduire cet écart réside, pour les étudiants, dans les budgets des CROUS.
Une aide, notamment, a été supprimée par votre gouvernement, madame la ministre : l'aide à la recherche du premier emploi, l'ARPE. Or on sait que d'importantes difficultés vont survenir. Je l'évoquais au sujet de mon voisin dans le train, tout à l'heure, mais son cas est représentatif de celui de centaines de milliers de jeunes qui vont se retrouver en galère pour chercher leur premier emploi. Cette aide, attribuée par le CROUS et versée mensuellement pendant quatre mois, s'élevait à 300 euros pour les apprentis et correspondait, pour les diplômés, au montant annuel de la bourse qu'ils recevaient jusqu'alors. Elle a bénéficié à 25 800 étudiants et à 2 000 apprentis. Or cette aide, qui serait bien utile aujourd'hui, en temps de crise, a été supprimée ! Sachez, pour la petite histoire, que c'est lorsque les présidents d'université ont demandé son augmentation, en janvier 2019, en considérant qu'il s'agissait d'une mesure utile, qu'ils ont découvert au détour d'un article de la loi de finances que cette aide était supprimée ! Nous demandons son rétablissement.