Je vais en profiter pour présenter mon amendement no 543 . La position du Gouvernement en matière de lutte contre le cancer pédiatrique est un mystère – je le dis sans faire de procès d'intention. Patrick Hetzel et Éric Diard l'ont rappelé : il y a deux ans, la commission des finances avait adopté – contre l'avis du Gouvernement – un de mes amendements visant à allouer des crédits à la recherche contre les cancers pédiatriques, amendement ensuite rejeté en séance, à quatre heures du matin, dans un hémicycle en effervescence, avant que la majorité ne vote, cette fois, sous l'égide de Mme de Montchalin, alors responsable du groupe La République en Marche pour la même commission des finances, un budget de 5 millions d'euros… Nous avions aussi demandé qu'un groupe de travail soit constitué. Or celui-ci s'est réuni sans les parlementaires ; nous n'avons été invités à son séminaire que quelques jours auparavant, comme si nous avions été oubliés ! Je vous ai écrit à ce sujet, madame la ministre, mais je n'ai jamais reçu de réponse.
Sans aucune volonté de polémiquer ni de politiser le débat, je vous soumets une question simple : pourquoi cette attitude ? Je constate certes des progrès : le jaune est mieux renseigné et vous nous communiquez des chiffres, ce qui n'était pas le cas auparavant. Alors que des financements sont actuellement attribués tous azimuts – je peux en témoigner en tant que corapporteur de la mission « Plan de relance » – , alors que nous évoquerons même, tout à l'heure, des crédits de quelque 36 milliards d'euros, un budget de 5 millions d'euros ne pèse guère. Aussi, pourquoi refuser d'augmenter les crédits consacrés à la recherche contre les cancers pédiatriques ? Il est évident que nous avons besoin de davantage de recherche ; sinon, cela se saurait ! Il est tout aussi évident que nous pouvons consentir un effort supplémentaire. Certains projets ne reçoivent pas satisfaction !
Maintenant qu'un premier budget de 5 millions d'euros est consolidé, nous devons le porter à 10 millions – je vous rappelle que la demande initiale était de 15 millions. Ceux qui considèrent qu'une telle augmentation n'est pas utile sont les premiers à accroître les crédits ici et là. Vous déversez des crédits partout ; un montant de 468 milliards a même été annoncé ! Nous vivons une phase de transition, et la santé des enfants justifie une accélération de la dynamique de recherche contre le cancer pédiatrique.