Que les choses soient claires : je ne refuse rien, j'indique simplement que la recherche sur les cancers pédiatriques est financée par de multiples voies. Il se trouve ainsi que ses crédits seront bien sûr abondés par la loi de programmation de la recherche : plus de 36 millions d'euros y sont consacrés grâce à l'ANR. Et dès lors que le budget de l'ANR est augmenté de 400 millions d'euros, je ne doute pas que plusieurs dizaines de millions d'euros seront affectés à la recherche contre les cancers pédiatriques.
Il est vrai, monsieur Diard, que tous les crédits n'ont pas été consommés initialement. Cela signifie simplement qu'aux yeux des spécialistes, les projets n'étaient pas d'une qualité suffisante pour être financés. Les financements correspondants ont d'ailleurs été reconduits l'année suivante de manière que les projets soient mieux préparés et aient davantage de chances d'être validés par les scientifiques. Tel est le mode de fonctionnement de la recherche.
En outre, il est important que l'INCa oeuvre au déploiement d'un réseau européen en la matière. Les cancers pédiatriques peuvent certes être abordés par les soignants, par la recherche clinique et par la recherche translationnelle, mais il requiert aussi d'importantes connaissances fondamentales : nous ne pouvons préjuger lesquelles seront déterminantes, notamment en matière de biologie du développement et de cellules souches. C'est par une telle approche en réseau que nous comprendrons les dysfonctionnements qui occasionnent des cancers pédiatriques, dont un bon nombre dépendent du développement embryonnaire.
Brider les financements dédiés à la recherche sur les cancers pédiatriques, en figeant un budget dans le projet de loi, ne me semble donc pas la meilleure façon de soutenir l'ensemble des disciplines qui concourent à lutter contre ces cancers, à améliorer la prise en charge des patients, à éliminer les défauts de diagnostic, et enfin à favoriser la résilience et la reconstruction des enfants.