Tout d'abord, je voudrais remercier Mme la ministre déléguée – ce qui ne m'arrive pas souvent – de la volonté dont elle fait preuve pour défendre son point de vue. Ce n'est pas toujours le cas dans cet hémicycle : nous avons souvent l'impression que les membres du Gouvernement, la fatigue aidant, fonctionnent sur pilote automatique. J'apprécie donc cette attitude.
Madame la ministre déléguée, vous répétez : « Je ne peux laisser dire… ». En l'occurrence, ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les syndicalistes policiers. J'en ai référé à leur hiérarchie : j'ai rencontré des dirigeants de la police nationale. Ils ont confirmé ces propos ! Ils n'ont pu me dire autre chose que : « En effet, nous avons un gros problème concernant la formation ». Vous nous parlez d'une hausse de 16 %, d'une hausse de 7 %. Je vais donner dans la caricature : lorsqu'on part de zéro, ou du moins de très bas, une augmentation de 7 % ne mène pas très haut.
Par ailleurs, le rapporteur spécial vient de le dire : même lorsque des lignes de crédit figurent dans le budget, les agents, en fin de compte, ne sont pas plus formés s'ils n'ont pas le temps de suivre les formations prévues. Vous avez donc là un point noir en matière de police : comment élever le niveau de qualité, comment assurer un suivi tout au long de la carrière, entretenir la compétence des agents s'agissant de l'utilisation du matériel ou de leurs propres ressources physiques ? Vos propos ne sont pas à la hauteur de l'ambition que vous devriez avoir.