Comment mêler police et société ? Comment ouvrir l'institution ? Comment, à tous les échelons, du local au national, les citoyens peuvent-ils rencontrer et interroger les policiers et leurs officiers, voire dessiner ensemble les priorités du maintien de l'ordre ? Mes interlocuteurs – qu'ils soient syndicalistes policiers ou sociologues – m'ont proposé la piste suivante : ouvrir la police à d'autres professions, à commencer par les psychologues – c'est l'objet de l'amendement no 1140 . Ils existent déjà mais à la marge et ne sont présents ni dans chaque commissariat ni au contact de chaque unité. Ils pourraient tout à la fois écouter et soulager les agents et, pourquoi pas, écouter les victimes, voire les personnes interpellées.
La police – c'est évident – est au coeur des traumatismes et des drames, sociaux ou familiaux. Ne peut-on pas les guérir autrement que par la force et par la loi ? Ne serait-il pas efficace d'y adjoindre d'emblée une attention ?
Nous proposons également introduire dans la police un autre corps qui nous semblerait le bienvenu dans les commissariats : les sociologues – c'est l'objet de l'amendement no 1148 . Ils se livreraient à une observation participante, reviendraient sur les pratiques du métier, se pencheraient sur les rapports entretenus avec la population, avec les jeunes, dans les quartiers : qu'est-ce qui construit la confiance ? Qu'est-ce qui l'érode ? Qu'est-ce qui est utile à la société ? Qu'est-ce qui est contreproductif ?