Avant de défendre cet amendement, je tiens à rassurer M. Ciotti qui s'étonnait du rejet de ses propositions d'un revers de main : la proposition consistant notamment à regrouper les compétences à la tête d'une unité de la police est en cours d'expérimentation à Mayotte où elle donne des résultats extraordinaires. J'en profite pour exprimer notre gratitude à la gendarmerie ainsi qu'à la direction territoriale de la police nationale – DTPN – , puisque c'est elle qui est chargée de mettre en oeuvre la belle proposition défendue par M. Ciotti.
Comme la gendarmerie, elle accomplit un travail colossal et est pleinement engagée dans les opérations conduites à Mayotte, mais l'une et l'autre sont submergées par le flot d'incivilités, d'insécurité, d'immigration. En 2019, 18 900 personnes ont été expulsées – ou reconduites, selon le terme convenu – hors des frontières, dont 8 000 hors des frontières européennes ; à Mayotte, ce sont 28 000 personnes qui ont été expulsées. C'est dire la pression qui pèse sur les policiers.
C'est pourquoi nous proposons qu'un rapport permette d'analyser les moyens mobilisés et de vérifier s'ils sont au niveau requis pour répondre aux besoins de ce jeune et beau département qu'est Mayotte. Il est notamment nécessaire d'apporter des moyens innovants : drones, positionnement de la police aux frontières nautiques au nord de l'île, affectation d'un patrouilleur de nouvelle génération à Mayotte et, sans doute, redimensionnement de la base nautique, qui passera certainement par un travail interministériel.
En un mot, pour donner de la visibilité à l'action de nos forces, qui accomplissent un travail colossal à Mayotte, je vous demande d'adopter cet amendement visant à conduire une analyse approfondie des moyens et des besoins nécessaires pour assurer la sécurité de nos compatriotes mahorais.