Intervention de Cécile Rilhac

Séance en hémicycle du mercredi 28 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Rilhac, rapporteure pour avis de la commission des affaires culturelles et de l'éducation :

Je rappellerai avant tout que l'examen de ce budget de l'enseignement scolaire s'inscrit cette année dans un contexte très particulier : celui de la crise sanitaire, à laquelle vient s'ajouter un abominable attentat terroriste. Nous nous devons d'être aux côtés des enseignants et des personnels de l'éducation nationale pour les accompagner et les soutenir – cela passe aussi par le budget.

La crise sanitaire que nous subissons a montré l'importance du numérique éducatif, tant dans ses aspects matériels que pédagogiques. Son développement devrait permettre une amélioration des conditions d'apprentissage et du suivi de la scolarité des élèves, en milieu rural comme urbain, contribuant ainsi à l'impératif républicain d'égal accès à l'éducation.

Concernant le budget pour 2021 de la mission « Enseignement scolaire », je ne vais pas rappeler les chiffres que notre rapporteure spéciale vient de citer. Je veux simplement confirmer que ce budget s'inscrit, cette année encore, dans une trajectoire ascendante.

À nos détracteurs, à ceux qui continuent à dire que le Gouvernement et la majorité maltraitent notre école, je voudrais faire quelques rappels. Qui a augmenté le budget de l'éducation nationale de 4,5 milliards d'euros en trois ans ? Qui a augmenté le budget de l'école inclusive de 60 % en trois ans ? Qui a instauré une prime annuelle de 3 000 euros pour les enseignants des réseaux d'éducation prioritaires renforcés ? Qui a créé 2 000 emplois dans le primaire cette année encore, malgré la baisse démographique ? C'est cette majorité et ce gouvernement !

Autant le dire : ce budget est à la mesure des ambitions portées par l'école de la République. Il témoigne que le Gouvernement considère toujours l'éducation comme une priorité et la jeunesse comme l'avenir du pays. Il permettra de finaliser le déploiement des mesures engagées et d'engager un plan de revalorisation des salaires des personnels de l'éducation nationale.

L'année 2020-2021 voit la poursuite de l'application des réformes. Parmi elles, l'accueil des élèves en situation de handicap a été amélioré par le déploiement des PIAL. Ces pôles permettent une inversion des logiques : l'accompagnant de l'élève en situation de handicap est désormais recruté au préalable et attend l'élève dans son école, évitant à ce dernier de perdre de précieux jours de scolarité. À la rentrée 2021, 77 502 équivalents temps plein d'AESH permettront la scolarisation de plus de la moitié des 360 000 enfants en situation de handicap.

À côté de ces aides spécialisées, les assistants d'éducation participent pleinement à l'éducation des élèves, dans le cadre des actions menées par les services de vie scolaire, en collaboration avec les enseignants. La loi pour une école de la confiance a créé les contrats de pré-professionnalisation. Ces contrats permettent à des étudiants en licence 2 de découvrir les métiers de l'éducation, particulièrement ceux de l'enseignement. L'objectif est de recruter 3 000 nouveaux apprentis en 2021.

Le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les réseaux d'éducation prioritaire est achevé. De même, les classes de grande section, CP et CE1 sont plafonnées à vingt-quatre élèves sur une grande partie du territoire. Mais cette limitation du nombre d'élèves ne doit pas, par un effet de vases communicants, pousser à l'augmentation du nombre d'élèves dans les autres classes. Une vigilance est plus que nécessaire dans certains endroits à forte densité démographique, comme dans mon département du Val-d'Oise.

Ce budget prévoit également un effort de l'État en faveur des personnels de l'éducation nationale. Une enveloppe de 400 millions d'euros est consacrée à une revalorisation salariale dont les modalités font actuellement l'objet d'une concertation avec les organisations représentatives des personnels.

À ce sujet, je souhaiterais revenir sur la situation des directeurs d'école. Vous le savez, monsieur le ministre, c'est un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Je salue l'attribution d'une prime exceptionnelle de 450 euros pour récompenser leur engagement. Pour ma part, j'estime que cette mesure importante doit être pérennisée. Vous avez également publié en août dernier une circulaire consacrée à leurs fonctions et conditions de travail ; ce document va dans le sens de ma proposition de loi et pousse à la reconnaissance d'une véritable fonction de directeur d'école.

Je me réjouis donc de cette revalorisation annoncée, très attendue sur le terrain. L'école de la République ne peut pas répondre correctement aux attentes des élèves, des familles et de la nation si son personnel n'est pas formé et considéré à sa juste valeur.

Les enseignants comme tous les personnels forment le coeur et le corps de notre institution scolaire. Une loi de programmation permettrait de poursuivre l'effort engagé dans ce budget, en donnant un cadre clair et une perspective pluriannuelle à l'ensemble de ces personnels.

L'école de la République est le creuset de la nation de demain. Elle forme nos enfants à devenir des femmes et des hommes autonomes, responsables et éclairés afin de bâtir une France toujours plus juste et respectueuse de nos valeurs républicaines. Avec ce budget, nous aurons plus que jamais les moyens d'agir pour répondre aux défis du présent et construire la société unie et prospère de demain.

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