Intervention de Olivier Falorni

Séance en hémicycle du mercredi 28 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Je reconnais votre volontarisme dans ce domaine, monsieur le ministre, mais l'administration persiste parfois dans ses petites et grandes lâchetés.

Convenons que le budget de l'enseignement scolaire, qui atteindra tout de même 53,6 milliards d'euros en 2021, constitue un premier pas dans cette direction. Le groupe Libertés et territoires salue l'augmentation des crédits, notamment l'enveloppe de 400 millions d'euros consacrée aux revalorisations salariales. Alors que les enseignants français figurent parmi les moins bien payés d'Europe, il est effectivement plus qu'urgent de rattraper notre retard, même si les modalités de mise en oeuvre de cette annonce restent à déterminer.

En définitive, le budget pour 2021 s'inscrit dans la continuité des réformes engagées depuis le début du quinquennat, avec une priorité placée sur le premier degré, un renforcement de l'école inclusive et une attention particulière portée à l'éducation prioritaire. Sur tous ces aspects, nous reconnaissons des améliorations. Je pense par exemple aux bienfaits du plafonnement à vingt-quatre du nombre d'élèves par classe en grande section de maternelle, en CP et en CE1, ainsi qu'au dédoublement des classes dans les REP et REP+.

Nous ne pouvons cependant pas nous satisfaire du fait que l'augmentation de postes dans le premier degré s'effectue par un redéploiement de 1 800 postes supprimés dans le secondaire. L'argument d'une diminution démographique à venir dans les collèges et lycées que vous avancez ne nous semble pas audible, surtout quand vous compensez ces redéploiements par des heures supplémentaires. Ce faisant, vous ne contribuez pas à l'amélioration des conditions de travail des enseignants, alors même que l'enseignement secondaire constitue une étape tout aussi cruciale dans la vie et le parcours de l'élève que l'enseignement primaire.

Un autre regret demeure à l'égard des AESH : vous ouvrirez, en 2021, 4 000 nouveaux postes, qui s'ajouteront aux 8 000 créés pour cette rentrée, mais qu'en sera-t-il de leur rémunération ? Un effort est attendu, faute de quoi nous ne remédierons pas entièrement au défaut d'attractivité de cette profession, pourtant essentielle pour accueillir les élèves en situation de handicap.

Je veux enfin dire quelques mots de l'année particulière que fut l'année 2020. L'épidémie de covid-19 a bouleversé nos écoles. Cette crise va durer. Nous devons y faire face et apporter notre soutien aux enseignants. Je tiens à mentionner également la nécessité d'accorder des moyens supplémentaires à la médecine scolaire, car les départements peinent de plus en plus à recruter – nous avons déposé un amendement en ce sens.

Pour toutes ces raisons, la grande majorité des membres du groupe Libertés et territoires ne pourront pas apporter leur soutien aux crédits de la mission « Enseignement scolaire ».

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