L'examen des crédits alloués à la mission « Enseignement scolaire » pour 2021 s'inscrit dans un contexte douloureux pour l'école de la République et pour notre nation. Nous ressentons toujours l'immense émotion suscitée par l'assassinat abject de M. Samuel Paty, dont nous saluons ici, de nouveau, la mémoire. Nous avons également à l'esprit l'intensification de la crise sanitaire, qui fait craindre des décisions risquant de compromettre à nouveau l'accès aux écoles.
Le Gouvernement nous présente ce quatrième projet de loi de finances du quinquennat comme un budget de combat. En augmentant les crédits de la mission « Enseignement scolaire », il prétend donner la priorité à l'école et réduire les inégalités scolaires, lesquelles ont été particulièrement creusées, comme on le sait, lors du premier confinement.
Toutefois, il nous est difficile de croire en la sincérité de cet engagement. Il suffit de rappeler à notre tour quelques chiffres : quand vous vous enorgueillissez, monsieur le ministre, d'une augmentation de 1,6 milliard d'euros, c'est 3 milliards que votre prédécesseure, Mme Najat Vallaud-Belkacem, obtenait à l'occasion du dernier projet de loi de finances du quinquennat de François Hollande en 2016. Cette augmentation avait permis de porter le budget de l'éducation nationale à plus de 68 milliards d'euros pour 2017, contre 53,6 milliards aujourd'hui, et avait conduit à la création de près de 11 700 postes, dont 9 700 postes d'enseignant.