Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du mercredi 28 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Monsieur le ministre, après nos échanges un peu vifs d'hier, qui se sont même poursuivis sur les réseaux sociaux sans que vous ne répondiez aux questions précises que je vous posais sur votre soutien à l'école privée, je veux vous interroger sur un sujet dont le caractère problématique va sans doute nous mettre d'accord : celui du manque cruel de la médecine scolaire au sein de nos écoles publiques.

Les médecins scolaires sont désormais, en France, moins d'un millier pour plus de 12 millions d'élèves. En Seine-Saint-Denis, département où je suis élu, ils ne sont plus qu'une vingtaine. Il en va de même pour les infirmiers et les infirmières scolaires : les postes manquent et ceux qui sont ouverts restent trop souvent vacants.

Le problème est simple : nous ne payons pas assez les médecins scolaires. Un rapport de la Cour des comptes proposait de les augmenter de 30 %, mais cette recommandation n'a pour l'instant pas été suivie d'effet.

Un exemple tragique : le 30 septembre dernier, à Saint-Denis, au lycée Paul-Éluard, l'un des principaux lycées du département, deux élèves se sont affrontés et l'un a poignardé l'autre – cela avait défrayé la chronique. Et c'est un élève qui suivait un cours de secourisme qui a sauvé la vie de son camarade, parce que l'établissement ne compte ni infirmière ni médecin scolaire. Cela montre bien le caractère inacceptable, si l'on a à coeur la défense de l'école publique, de cette situation qui ne peut plus durer.

Depuis l'arrivée de la pandémie, il y a plus de neuf mois, on ne peut pas considérer que la situation ait évolué. Le virus circule dans les établissements d'où sont absents les personnels spécialisés qui pourraient détecter les symptômes et faire de la prévention. Hors covid-19, c'est d'ailleurs tout le travail de prévention, d'éducation à la sexualité et à la contraception, de détection des troubles psychologiques en direction de notre jeunesse qui est défaillant. Je ne parle même pas du recul des liens entre l'éducation nationale et les centres médico-psycho-pédagogiques, qui sont essentiels pour détecter les troubles comportementaux des jeunes – troubles qui peuvent avoir un rapport, lorsqu'ils sont sévères, avec des drames qui se déroulent plus tard…

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