Intervention de Elsa Faucillon

Séance en hémicycle du mercredi 28 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission enseignement scolaire (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Il vise à empêcher la suppression de 1 800 postes dans le secondaire, que j'évoquais tout à l'heure lors de la discussion liminaire. Il est vrai qu'en France, le taux d'encadrement dans le secondaire est bon ; en matière d'éducation, c'est un des rares éléments statistiques pour lesquels nous nous trouvons au-dessus de la moyenne. Vous considérez que ce chiffre est convenable, et je crains que vous en déduisiez qu'il est possible de le faire diminuer. Très honnêtement, je trouve l'argument problématique, car ce n'est pas parce que le taux d'encadrement est bon qu'il est suffisant pour lutter efficacement contre les inégalités. Peut-être pensez-vous que c'est en le baissant que nous réussirons à réduire les inégalités, mais j'espère que votre raisonnement ne va pas jusque-là.

Il faut certes mettre l'accent sur l'enseignement primaire – le taux d'encadrement n'est pas bon, et ce n'est d'ailleurs pas le seul aspect à améliorer dans les écoles – et lui attribuer des budgets supplémentaires, mais cela ne peut se faire au détriment de l'enseignement secondaire.

Vous dites que les effectifs vont baisser, mais ce n'est pas encore vrai : s'agissant de la génération 2010, ce n'est pas le cas, et il y aura l'année prochaine 28 000 élèves supplémentaires dans le secondaire. Il y aura donc des classes surchargées, car vous savez très bien que le système des heures supplémentaires ne permettra pas de réduire les effectifs dans les classes.

L'enseignement secondaire ne doit pas seulement servir à apprendre à lire, à écrire, à compter et à respecter autrui : d'autres choses s'y passent ! Il faut consacrer du temps à l'élève, suivre régulièrement sa progression, accompagner ses projets et son orientation, l'aider à construire son esprit critique et son adhésion aux valeurs de la République – nous voyons aujourd'hui à quel point c'est nécessaire. Or ce n'est pas possible dans des classes à 28 ; il faut arrêter de se mentir, c'est impossible.

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