Intervention de Émilie Bonnivard

Séance en hémicycle du jeudi 29 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Bonnivard, rapporteure spéciale de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Ces dernières, affaiblies, ne se relèveront que difficilement d'une nouvelle saison à l'arrêt ou au ralenti.

La question qui se pose est la suivante : le projet de loi de finances pour 2021 que nous examinons prévoit-il les mesures d'accompagnement économique d'urgence propres à garantir un deuxième sauvetage des entreprises du tourisme ? Malheureusement, la réponse est non – en tout cas, pas en l'état. Si le Gouvernement a fait preuve de réactivité dans sa politique d'accompagnement des entreprises en prenant des mesures d'urgence à travers les trois projets de loi de finances rectificatives – mesures que j'ai votées et que je salue – , je crains malheureusement que ces actions soient désormais insuffisantes pour sauver des entreprises qui ont déjà un genou à terre. Je regrette que ces dispositions ne figurent pas dans le projet de loi de finances, ce qui nous aurait permis de les commenter et de les amender. J'espère que des amendements pourront être adoptés au cours de l'examen des crédits de la mission « Économie ».

Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous fournir des éléments d'information sur le budget qui sera consacré en 2021 aux mesures de soutien aux entreprises du tourisme et sur la façon dont ces dernières seront accompagnées l'année prochaine ? Qu'en sera-t-il des agences de voyage, dont le chiffre d'affaires est quasiment nul depuis des mois et qui ne pourront pas indéfiniment contracter des PGE – prêts garantis par l'État ? Qu'en sera-t-il des centres de vacances qui, partout en France, ont perdu 70 % de leur activité et dont beaucoup ne parviennent plus à payer leur loyer ?

Je dirai malgré tout un mot du budget de l'opérateur de l'État dédié au tourisme, Atout France. Sa mission, qui est théoriquement de promouvoir le tourisme à l'international, a été réorientée vers la promotion du tourisme domestique dans le cadre de la crise sanitaire, ce qui était une bonne décision. Dans le cadre du troisième projet de loi de finances rectificative, le PLFR 3, nous avions voté 5 millions d'euros de crédits supplémentaires pour renforcer la politique de promotion menée par Atout France aux côtés des régions en 2020 – je vous remercie d'avoir suivi ma préconisation en ce sens. Or, seul 1,2 million d'euros a effectivement été consommé par Atout France, qui thésaurise les crédits restants, en anticipation de pertes de recettes l'année prochaine. Je le regrette, car là n'était pas l'objectif de ce budget de crise, dont nous aurions souhaité qu'il soit consommé intégralement. Je déplore également la baisse de 2,2 millions d'euros des crédits alloués à Atout France par l'État. J'insiste sur le fait que, pour l'opérateur, cette diminution s'ajoutera, en 2021, à la perte de près de la moitié de ses recettes de partenariats privés, soit environ 20 millions d'euros, et à l'absence de recettes issues de la délivrance des visas. Nous devrons réviser ce budget en fonction de l'activité touristique.

En l'absence de mesures plus précises, je m'abstiendrai donc, à titre personnel, sur les crédits attribués au tourisme, même si la commission des finances les a adoptés.

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