Il vise à relever de 10 millions la dotation budgétaire de l'action 02 « Accès des élèves français au réseau AEFE » du programme 151 « Français à l'étranger et affaires consulaires ». Il s'agit, comme je l'ai dit dans mon propos liminaire, d'abonder le budget en faveur de l'aide à la scolarité des enfants français inscrits dans les établissements du réseau de l'AEFE.
Notre pays dispose d'un réseau scolaire exceptionnel à l'échelle internationale : ce réseau constitue le fleuron de la France à l'étranger, mais je suis inquiet pour lui. La crise sanitaire a eu pour conséquence une baisse des ressources financières de certaines familles françaises qui ont fait le choix de scolariser leurs enfants dans les établissements du réseau d'enseignement français à l'étranger et qui ne sont plus en mesure de régler les frais de scolarité. Les premières remontées des établissements après la rentrée de septembre 2020 révèlent une diminution du nombre d'élèves de 2 600 enfants, soit 0,8 % des effectifs.
Je suis contacté par de nombreuses familles qui vont être obligées de retirer leurs enfants du système scolaire car elles n'ont plus les moyens de payer les frais de scolarité de leurs enfants. En septembre, des parents d'élèves du lycée Pierre Loti d'Istanbul m'ont fait part de leur désarroi. J'ai écrit au directeur de l'AEFE, Olivier Brochet, le 6 octobre dernier – j'ai d'ailleurs adressé copie de ce courrier au secrétaire d'État chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie, Jean-Baptiste Lemoyne.
Un Français d'Instanbul m'a confié son désespoir en ces termes : « Même si nous ne sommes pas sur le territoire français, où la scolarité est gratuite et obligatoire, je pense qu'aucun enfant français ne devrait être exclu de l'école française et de ses racines juste à cause de difficultés financières. » Malheureusement, j'ai reçu des témoignages comme celui-ci par dizaines.
Monsieur le ministre, vous le savez mieux que quiconque : à l'étranger, l'accès à l'enseignement français permet souvent le maintien du lien avec la France. Face au risque de déscolarisation massive au sein du réseau de l'AEFE, je vous demande d'augmenter de 10 millions le budget d'aide à la scolarité pour les enfants scolarisés dans ce réseau.