Quand on coupe les crédits de l'éducation, de la santé, des services sociaux de base, qui cela affecte-t-il ? Les dirigeants de ces pays ? Pas du tout ; mais les populations, oui. Pour appeler un chat un chat, créer la conditionnalité négative que vous réclamez entre migration et aide publique au développement nous priverait de leviers fort utiles, y compris pour la maîtrise migratoire. Ainsi, sans aide au développement, on ne pourrait pas aider le Niger à mettre en place un état civil, à maîtriser ses frontières et à lutter contre les filières de passeurs. Je ne suis donc pas favorable à la conditionnalité négative.
En revanche, pour aller dans le sens d'une partie de votre propos, je suis tout à fait en faveur d'un lien entre le nombre de réadmissions et l'octroi de visas, car il s'agit là de responsabilités gouvernementales sur lesquelles nous devons être exigeants. De plus, cette forme de conditionnalité est efficace. Je vous ferai parvenir les chiffres qui montrent le rapport entre l'évolution de la délivrance de visas et l'évolution des laissez-passer consulaires de retour : ils indiquent que l'action en ce domaine paie, à l'inverse de la conditionnalité négative, laquelle donnerait les résultats inverses de ceux que vous imaginez.