Monsieur le ministre, nous avons déjà eu l'occasion, en commission des affaires étrangères, d'échanger sur un amendement d'appel similaire.
Il s'agit de vous alerter sur le lien de plus en plus étroit entre aide publique au développement et immigration. La corrélation que vous introduisez entre les deux s'inscrit dans le dévoiement dont je parlais dans mon intervention liminaire.
Subordonner l'attribution de l'aide publique à la bonne conduite des pays d'où proviennent les principaux flux migratoires constitue une forme de chantage, un moyen de pression. En somme, vous dites aux pays concernés : « Faites attention, empêchez le départ de réfugiés, aidez-nous à maintenir l'étanchéité des frontières, et nous vous donnerons de l'argent. »
Il nous semble que l'attribution de l'aide publique au développement ne doit aucunement être soumise à ce type de conditions. Je ne suis pas la seule à le dire. Vous savez sans doute qu'un grand nombre d'ONG alertent à ce sujet depuis un certain temps. C'est selon nous un manquement assez grave du Gouvernement aux objectifs humanitaires et de solidarité qui devraient être assignés à l'aide publique au développement.