Pages 108 et 109 du rapport, j'ai découvert la générosité du Gouvernement : la dotation du Haut Conseil des finances publiques, un truc dont j'avoue que j'ignorais totalement l'existence, est passée de 479 812 à 1 503 078 euros. Je me suis renseigné : née en 2012 à la suite du traité Sarkozy-Merkel, cette institution est un peu le gendarme de Bruxelles dans le budget.
Au départ, il était prévu d'augmenter les moyens dont pourront disposer ses membres de 213 %, et même de 251 % sur deux ans. Pourtant, ce n'est pas exactement à eux que le Président pensait lorsqu'il disait, au printemps dernier : « Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. » Durant tout l'examen du budget, il n'y a pas eu un mot pour les caissières, pas un pour les femmes de ménage, très peu pour les auxiliaires de vie sociale, rien pour les assistantes maternelles, toutes ces personnes qui étaient en première ligne.
Il est ici question de macroéconomistes travaillant au Haut Conseil des finances publiques ; le présent amendement – que l'on pourrait dire de repli – vise à augmenter leur budget de 60 %, et cela nous est décrit comme « équilibré » et « raisonnable ». Pourtant, dans les temps à venir, le reste du pays, lui, ne va pas être augmenté de 60 % ! J'en conviens, madame Karamanli, c'est beaucoup mieux qu'une hausse de 213 % ou 251 %, qui reviendrait à une multiplication par trois. Mais je tiens tout de même à signaler que ce qu'on estime raisonnable, dès lors qu'il s'agit de macroéconomistes, donc de gens qui vont devoir contrôler le budget, c'est une augmentation de 60 % ! Je suis désolé, mais il y a là une forme de dérapage.